Je reviens après une longue
absence dans la vie de mon blog, mes critiques… Je n’ai pas d’excuses mais la
vie fait que … beaucoup de choses se passent, des choses changent. Rien n’est
immuable.
Je viens de finir il y a peu de temps
une nouvelle d’un de mes auteurs préférés, qui ma précisément redonner un peu
le goût de lire : Amok, de Stefan Zweig.
J’ai des souvenirs très présents
encore du premier livre que j’avais lu
de lui : Le joueur d’Echecs. Probablement l’un de ses livres les plus
connu, les plus lu, mais aussi le dernier qui a été publié à titre posthume.
C’est peut-être pour cela qu’il a un goût particulier.
C’est peu être aussi, quand on
connait un peu la vie de l’auteur, toutes ses œuvres qui ont un goût de
particulier. L’écrivain autrichien
ayant une foi inconditionnelle envers l’homme, au moment de la monté du nazisme
dans son pays voisin, l’Allemagne, a préféré fuir en Amérique du sud, et s’est
donné la mort quelques années plus tard. Tragique histoire. Mais l’auteur nous
a laissé un nombre de recueil tout
aussi émouvant et tragique. Le peu que j’ai lu de lui, ses histoires dépeignent
les côtés obscurs, et les peurs des hommes, avec toujours une fin empreinte de
tragique et d’émotion….
Amok fait partit de ceux là. Deux
hommes, un plus en retrait que l’autre de la société, voyagent sur un bateau
qui les ramènent en Europe. L’un va découvrir l’autre par l’histoire qu’il a
vécue en Malaisie. Il était devenu un Amok, un fou de rage et d’amour pour une
femme.
L’homme en retrait, qui en fait se cache, raconte petit à
petit son histoire. Explique sa situation, son comportement, ses réactions, ses
découvertes, ses conclusions. Tout cela semble très banal, et un peu aseptisé
de premier abord quand on lit et que l’on arrive vers le milieu de
l’histoire. C’est dans le dénouement,
les révélations, et les conclusions que l’amok et ce qu’il a fait prend tout
son sens et qu’il va aller jusqu’au bout de ce qu’il a décidé. C’est dans
l’histoire de la femme et de son dénouement que viennent les émotions que l’on
ressent.
Dans le contexte de l’époque
d’écriture où la femme était encore contrainte et stéréotypée, il règne au
début une ambiance un peu machiste, qui m’a un peu dérangé. Mais c’est pour mieux effeuiller les
carapaces de la femme de notre anti-héro.
Tragique histoire à la façon
d’une tragédie grecque, qui s’attache à décrire les fonctionnements de nos
émotions, de nos réactions. Stefan Zweig était un ami du Docteur Sigmund Freud,
et on comprend pourquoi quand on lit ses
histoires. L’art de l’auteur est aussi de créer un attachement aux personnages
en peu de phrases et de pages, sans que l’on s'en rende compte.
L’amok est-il seulement réservé aux hommes de la Malaisie ou
pourrions-nous tous devenir des amoks un jour ou l’autre ? Encore plus dans notre société actuelle où
tout va vite, et où tout devient individualiste, pourrions-nous nous transformer en amok ? Ou peut être
la transformation s’est -elle déjà opérée sans que nous nous en rendions
compte ? L’amok de Zweig nous pousse à réfléchir à nos choix de vie au
quotidien, à nos relations avec les autres, à notre condition exceptionnelle
par rapport aux autres animaux. Qu’est ce qui nous différencie d’un fou ou d’un
individu censé ? D’un animal ou de ce que l’on appelle un humain ?