Lorsque l’on rencontre, son âme
sœur, on ne peut pas s’imaginer, à ce moment là, que le temps peut être court.
On croît que l’on aura toute la vie pour s’aimer et se connaître. On s’imagine
passer une vie heureuse à l’abri des grands malheurs. Dans le cas contraire
l’autre sera toujours là pour nous soutenir et inversement.
C’est pourtant ce qui vient
d’arriver à Holly, une irlandaise trentenaire de Dublin, qui vient de perdre
l’amour de sa vie, son Gerry, d’une tumeur au cerveau. Le début du roman
commence sur cette note malheureuse et donne la trame future de l’histoire.
Mais ce que ne s’attendais pas Holly, c’est que son amour perdu avait prévu son
départ, et ne pouvait pas la laisser sans l’accompagner dans son deuil et lui
remettre le pied à l’étrier pour qu’elle arrive à vivre sans lui. Il lui a
écrit dix lettres à ouvrir le premier de chaque mois pour l’aider petit à
petit, et lui donner des directives à suivre.
L’histoire oscille entre la
gravité de ce qui s’est passé, les sentiments de Holly et la légèreté
qu’apporte le soutien des amis, et la reprise doucement de la vie qui continu
dans la famille et les amis. Mais comment vivre pour Holly quand on a perdu sa
moitié ? Que tout lui rappelle son histoire, son mari ? A-t-elle encore un but, une mission sur
cette terre ?
La colère, la tristesse, les
interrogations que ressent Holly sont contrebalancées par la compréhension le
soutien et la joie qu’apportent les situations avec ces supers meilleures
amies. On passe du rire aux larmes en un quart de seconde pour certaines
situations. Je pense au séjour en Espagne ou les discutions entre copines, à
l’affrontement du regard des autres en soirée ou pour chercher un travail. Tout
est à vivre sans l’autre, « ma première fois sans… », et Holly va
vivre beaucoup de première fois.
Holly va devoir accepter la
solitude, sa nouvelle vie, se trouver de nouveaux buts, et surtout apprendre et
comprendre que l’on ne vit pas que pour l’autre mais aussi pour soi. On ne peut
pas ressortir d’une épreuve comme celle-là sans être transformé et être armé
pour la nouvelle vie qui nous attend.
Ce n’est pas avec objectivité que
je commentes ce livre. La mort et le deuil d’un être proche est une
épreuve qui est arrivé à plusieurs d’entre nous. Je pourrais être un expert
sans m’en féliciter. Certains deuils laissent des traces indélébiles et
inaltérables pour la vie. Je me suis tourné vers ce livre peut-être
inconsciemment pour trouver des réponses ou confronter mon vécu avec une
histoire inventé. Tout le monde n’a pas eu la chance comme Holly d’avoir des
lettres tous les mois, ou d’avoir des amis formidables. Tout ne peut pas se
régler dans les premières années après le décès. Les fantômes, les monstres et
les peurs peuvent perdurer longtemps.
Pour ceux qui n’ont pas connu
cette épreuve ( je ne le souhaite à personne), le talent de l’auteur vous fait
toucher du doigt les sentiments que l’on peut éprouver, l’ambivalence et la
bizarrerie des sentiments négatifs, de la tristesse et de la morosité face à la
joie et le bonheur que la vie et les proches peuvent vous apporter.
Pour conclure j’aimerais rendre
hommage à :
-
Toutes les Elisabeth (mère). Restez comme vous êtes,
maternelle et compréhensive. Une épaule sur laquelle on peut venir pleurer et
se réfugier.
-
Tous les frères et sœurs différents et excentriques, qui
apportent du piment à la vie. Ne changez pas.
-
Tous les John, Sharron, Denise et Daniel. Les supers amis,
soyez toujours vous-même à l’écoute des autres, drôle malgré vous, même avec
votre caractère.
-
Tout les Richard, ces frères (ou sœurs) austères et froids qui
sont loin de vous, mais qui se dévoilent quand on si attend le moins.
-
Toutes les Helen. Si vous n’avez pas pris des nouvelles
pendant des mois de « peur de déranger », ne venez pas demander pardon
à la première occasion. « Les amis ne dérangent jamais ». Alors
assumez-vous ! Ne changez pas !
-
Tous les patrons compréhensifs.
Ton avis de lecture est très touchant et tes hommages encore plus !
RépondreSupprimerMerci à toi, je suis content que ça ressorte. Ce n'étais pas facile à écrire.
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