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04/11/2011

La glace et la nuit, Tome 1 Nigredo

J’ai attendu un moment avant de lire la suite de « la sève et le givre ». Ce premier livre m’avait tellement transporté loin et je suis resté un bon moment après la lecture, l’esprit dans un autre monde, une autre sphère, une autre dimension. Rare et unique le livre qui m’as procurer ces sentiments ! Ce n’est pas peu dire que le défi de donner une suite à ce premier livre était de taille.


Un conseil de ma part : attendez un bon moment avant de lire la suite. Questionnez vous, et restez ouvert. C’est même plus qu’un conseil car, autant le premier livre est rédigé sous forme d’introspection, de contemplation, de poésie, de nostalgie, d’amour et de sacrifice, autant le second est un roman plus actif, plus dans une aventure ou les personnages sont les rôles centraux. Alors que dans « la sève et le givre », le destin était le personnage principal et les autres personnages étaient sous son joug implacable.



Enfin bref, Nigredo est très différent. Tous ces conseils pour que vous ne vous attendiez pas à retrouver la même narration et ambiance que dans le premier livre. Et qu’au moment de la lecture du second livre vous ne soyez pas frustré ou déçu et que vous puissiez appréciez pleinement et différemment l’écriture de l’auteur. Ce serait dommage de gâcher son plaisir. D’autant plus que les narrateurs changent.



On retrouve la plume enchanteresse de la musicienne des mots dans ce second opus. Mais finit la contemplation, place à un peu plus d’action. Pour les conseils que j’ai prodigué auparavant, même si on ne fait pas cette réflexion, j’ai trouvé que l’auteur réussit à nous le faire assez bien comprendre, et pas de manière brutale. Elle arrive bien à nous emmener et à nous transporter dans ce nouveau voyage. Elle ne renie pas ni n’oublie les écrits du passé, mais veut simplement montrer que l’on peut voir le monde qu’elle a créée d’une manière différente mais tout aussi attachante et puissante. Elle y arrive grâce au personnage du barde Kelis demi-cœur, au début sous les ordres de sa reine qui lui confie une quête vitale pour le monde de Féérie : retrouver « La Dame de la Sève et du Givre ».



Personnellement j’ai quand même préféré le voyage émotionnel et la puissance narrative du premier livre. Mais chacun sa sensibilité. Je n’ai pas du tout boudé le livre. Je l’ai laissé s’infuser en moi et apprécier son goût et sa texture différente mais tout aussi intéressante.


Ce roman est et sera une quête et un questionnement continuel pour le personnage de Kelis demi-cœur. Comment se trouver soi-même quand on est une personne différente et mise à part ? Comment changer le regard que l’on a sur soi et par la conséquente, changer le regard des autres ? Il ira de découverte en surprise et prendra confiance en lui et peut être bien plus... Ce livre sera-t-il aussi des retrouvailles ? On se doute bien que oui. Et franchement que sa fait du bien ! Que c’est beau de voir des fées en action et démonstration de leur talents, en combat contre l’inévitable, le néant et le vide de toute chose après l’existence, pour avoir l’espoir de perdurer.

 
En fait, quand on a lu ce deuxième opus, « la sève et le givre » fait office de magnifique prologue, a une autre épopée qui commence avec la glace et la nuit. On comprend cela quand les personnages décident de leur futur destin commun. On comprend que cela ne va pas tenir dans un seul roman. On comprend que l’auteur a trouvé une trame tenace et prolixe pour d’autre aventures dans ce monde et ses personnages. Mais comme beaucoup se doute, à la fin on reste frustré car l’auteur a cessée d’écrire. Et c’est vraiment dommage. J’étais à la fin dans une situation contradictoire. Enchanté par l’aventure qui venait de se dérouler sous mes yeux, mais à la fois déçu car je ne connaitrais peut être jamais la fin de ces aventures. J’ai été emballé à la fin de la lecture et nostalgique car je n’aurais peut être pas aimé connaitre la suite et rester sur la fin du premier livre qui nous laissé dans le suspens des choix d’ »Angharad la double », de ses sacrifices, et de sa plénitude face au destin implacable.
 
Encore à la fin de se livre, et comme à la fin du premier, c’est très dur d’exprimer ce que l’on ressent par des mots. Car justement il n’y a pas de mots pour expliquer l’engouement pour cette histoire dans le premier livre. La fusion de deux êtres opposés mais qui ne font qu’un, différents, incompatibles mais pourtant ne formant qu’un. L’auteur a été très forte pour cela. Bravo.

05/09/2010

. La sève et le givre, Léa Silhol

Une conteuse, une poétesse exceptionnelle dont je viens de finir la lecture de "La sève et le givre".
Une lecture pas forcément facile de premier abords tant le vocabulaire et les tournures de phrases ne sont pas commune. Ce qui la rend tout à fait spéciale. Une fois que l'on a passé le stade de la désorientation, que l'on s'est habitué aux oxymores et descriptions poétiques, et que l'on s'est cramponné au glossaire et au dictionnaire. Tout va bien. On se laisse submerger par l'abondance du langage, la profondeur des sentiments, et la précision du ressentit. Car dés le début on est projeté dans un monde dont on ne connait pas les codes, il faut prendre le train en marche.

L'auteur l'explique très bien et mieux que moi quand les héros passent d'un monde (ou d'une cour féérique) à l'autre. C'est le Vertingen. Un moment entre deux monde ou des ajustements doivent être fait et où on à l'impression d'être déboussolé dans le vide, au de là du vertige et de l'amour. Il n'y a pas de mot humain pour le décrire.

Ce livre n'est pas une banale histoire d'amour. C'est bien au delà. L'auteur y mêle avec talent culture et légendes celtiques, réelle découverte du monde de La Faérie et des fées (masculin et féminin), prophéties des tisseuses du destins connues aussi sous diverses cultures (les Parques sont aussi présente chez les grecs).

Ce n'est pas le stéréotype des fées de Disney. Ici les créatures et les personnages sont assimilés à des entités de la nature, une personnification des éléments avec ce je en sais quoi qui nous fait penser au dieux. Mais cela est très étonnant. Je les ai trouvé à la fois très humains dans leur sentiments et à la fois très éloigné. Du fait de leur nature immortelle, leurs émotions et leurs façon de penser sont beaucoup plus profonde et ne sont pas soumis à la même logique ni le même espace temps que les pauvres humains que nous sommes. Un seul mot, une seule oxymore peut décrire beaucoup de chose à la fois et cacher un autre sens.
Ainsi on ressent bien qu'il y a une part beaucoup plus forte et lointaine qui englobe un tout dans chaque personnage que l'on rencontre. Et pourtant chacun personnifie une part bien spécifique d'un élément de la nature.

Elle nous invite dans des cours féérique ou par préjugé on ne penserais pas que cela soit aussi varié en émotions, couleurs, peuplades et sentiments. Ainsi même si les cours d'Hiver et de Dorsha sont des cours d'Ombre. J'ai vraiment été fasciné par la palette de l'auteur pour nous décrire les nuances et les variétés pour l'attirance que l'on ressent pour le noir et l'austérité que l'on ressent pour le blanc et le froid d'hiver que l'on repousserait de premier abord. Ici la nuit devient luminescente et l'hiver attachant et chaud dans les souvenirs comme une terre natale que l'on cherche sans cesse.

La dualité, les contradictions, et les symbioses qui sont dans ce roman ont été au de là d'un cheval de bataille pou l'auteur, puisqu'elle arrive à jongler avec les mots et les caractéristiques des personnages de façon étonnante. C'est avec ce genre de récit (unique) que l'on arrive à mieux comprendre que tout dans la nature et le monde n'est pas fait que de ce que l'on voie. Mais qu'il a eu autre chose avant. Qu'une chose ne peut pas exister sans son contraire, et vice versa. Et que rien n'est figé, tout est toujours en mouvement. Ce qui va à l'encontre des esprits modernes trop cartésiens et trop linéaire des fois.

On se rend compte avec ce que je viens de dire que l'auteur est très imprégné de la mythologie et la philosophie celte. Mais ce n'est pas tout. Car comme les celtes elle a une prédispositions à aimer les chiffres 3 et 9. Des chiffres très important chez celtes. Le 3 pour la triple divinité (la grand mère, la mère, et la fille), le chiffre parfait pour les celtes que l'on retrouve de partout et souvent aussi dans la nature des choses visible ou invisible. Le 9 pour le côté maléfique mais dans le bon sens, l'unité de tout qui doit finir à la fin de ce chiffre. Et aussi pour la règle des effets retours : par trois fois tu fera quelque chose de bien ou de mal, et par trois fois il te reviendra en bien ou en mal.

Bref j'ai plus qu'adoré. J'utiliserai bien un mot féérique pour qualifier ce roman tellement cela été profond et d'une dimension très large, mais je n'en connait pas. Je me contenterais donc de mot humain qui je crois peuvent convenir à savoir : nirvana et orgasmique.

Autre critique, autre vision complémentaire de la part d'une consoeur :  Anassete   (merci à elle qui avait cité cette critique comme complémentaire à la sienne).