14/12/2011

Le chuchoteur, Donato Carrisi



N.B. : Pendant la lecture, vous remarquerez des petites (notes). Cliquez dessus, cela vous amène à une autre page complémentaire, d'extraits du livre qui vienne étayer mes explications.


« En conclusion, Monsieur le procureur, nous détenons dans notre prison un homme dont nous n’avons aucune trace dans les fichiers fédéraux, qui ne veut rien dire sur lui, et qui efface toutes ses traces génétiques et ses traces d’empreintes. En clair on ne sait pas qui il est, ni ce qu’il a fait pour être là et il va être bientôt libéré. »

Voila en gros le résumé des informations que l’on apprend au début du livre. Le directeur d’une prison rédige une demande d’autorisation à ses supérieurs pour pratiquer des tests génétiques sans que le détenu ne s’en rende compte. A l’opposé nous avons une équipe d’enquêteurs mixtes (policiers et civils) qui sont confrontés à des découvertes macabres. Cinq bras gauches de petites filles sont retrouvés dans cinq petites fausses. L’équipe criminelle se dit qu’elle a à faire à un tueur en série. Seulement ils ne s’attendent pas à un type de tueur d’un nouveau genre et rare dans l’histoire policière. Car les cinq petites filles ne seront pas les seules victimes….



L’histoire raconte comment cette équipe d’enquêteurs, aidés par Mila, une experte en enlèvement d’enfant, va traquer ce tueur peu commun. L’histoire raconte aussi le fonctionnement de l’équipe, de chaque personnage, face aux événements qu’ils rencontrent. Pour le moins atypique, mais ouvert sur les idées nouvelles, cette équipe est composée de 3 policiers spécialisés chacun dans leur domaine, d’un civil professeur en criminologie, Goran Gavila, et de Mila la dernière arrivée.  C’est le professeur qui est le pivot central. Il sert de catalyseur et guide les autres.

Notre fameux tueur va mettre à rude épreuve tout les membres d’investigation.  Un peu comme un chat qui joue avec les proies qu’il vient d’attraper. Cet être a un dessein. Grâce au professeur Gavila, j’ai bien aimé en apprendre plus sur beaucoup de sujets, comme la classification des tueurs, la représentation des monstres dans notre société(1), des techniques bonnes ou mauvaises d’investigations(2). Bref on fait vraiment le tour psychologique d’un tueur en série.

Petite anecdote qui m’a frappé, l’auteur pourrais facilement se reconvertir en météorologue. On a souvent droit, au moins une fois tout les deux chapitres, à une description météorologique des endroits où se trouvent les personnages. Je sais que cela peut contribuer à certaines ambiances glauques, mais j’ai trouvé qu’il y en avait un peu trop…

On se passionne aussi pour la psychologie de chaque personnage. Aucun n’est épargné ! Comme le dit si bien le criminologue, on a tous en nous un seuil critique pour basculer de la normalité à la monstruosité, à la violence, au mal ou à la faiblesse(3). On a tous en nous, malgré une répulsion naturelle, une attirance pour le mal(4). Et c’est précisément là où le tueur et l’auteur vont agir avec chaque personnage.  A la lecture vous pourriez vous dire qu’un tel ou un autre est plus candidat au poste de complice ou  de suspect. Le tueur et l’auteur n’en épargne aucun ! Tous ceci concrétise la qualité et la saveur de l’enquête et de l’écriture. Ce décorticage parallèle  fait office de fil rouge à la vrai enquête sur le tueur.

Ce n’est pas seulement un duo d’intrigue mais un trio auquel on a à faire. Les enquêteurs et les lecteurs seront menés par l’espoir de retrouver la dernière victime encore vivante. Les découvertes macabres du reste des corps, des scènes théâtrales et du message que veut faire passer le tueur seront entremêlées à cette fameuse psychologie de chaque personnage, au témoignage d’une enfant séquestrée et des missives entre la prison et le ministère de la justice sur ce fameux prisonnier anonyme.

Qui est ce prisonnier ? Qui est cette petite fille qui parle ? Qui est ce tueur et pourquoi il tue de cette manière ? Que cache chacun d’entre nous au plus profond de lui-même ? Où sont nos limites pour chacun ? Des questions pertinentes, pernicieuses et vicieuses que l’auteur et le tueur obligent à se poser aux enquêteurs et obligent à nous poser.


Un roman vraiment haletant où les moments de calme sont calculés à la seconde prés pour repartir sur de nouvelles découvertes surprenantes. Les « cliff-hanger » sont de mise à chaque découvertes et fins des chapitres.  Je suis allé de surprise en surprise autant au niveau du tueur qu’au niveau des personnages. Je n’ai rien vu venir sur les trois-quarts d’entre eux. On sent que certains cachent des choses dans leur placards, mais le coup de grâce a été sur la dernière révélation sur l’un des supposés gentils. Pas de noms ni rien d’autre pour ne pas vous gâcher la surprise, mais comme je vous l’ai dit, aucun des personnages, principaux comme secondaires ne sont épargnés…

Outre l’effet de mode des séries scientifiques américaines sur lequel le livre vogue, j’ai justement apprécié cet ambiance qui me rappelle certains de mes films ou séries préférés tel que « Le silence des agneaux » avec la psychologie d’Hannibal Lecter, ou la série « Esprit criminel » qui travaille un peu dans le même esprit.

Un livre a lire absolument pour ceux qui apprécie le côté psychologique des thrillers, et les côtés obscurs de l’humanité. Inspiré de faits réels, ce livre peut rendre un brin paranoïaque, car depuis, en regardants les diverses horreurs aux informations TV, je ne peut pas m’empêcher de me dire qu’il pourrait bien y avoir une autre personne instigatrice derrière les coupables réels. Un chuchoteur….

2 commentaires:

  1. Ce livre est dans ma PAL depuis peu et ton avis me donne envie de le lire et le découvrir rapidement.

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  2. Allez vas y fonce, si tu aimes comme moi découvrir les côtes sombres des gens.

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