04/11/2011

Sand-Musset Correspondances

Dans le cadre de l’opération « Masse critique », j’ai eu la chance et le bonheur d’être sélectionné et de recevoir ce livre audio.

J’étais curieux de savoir ce que donnait un livre lu par quelqu’un d’autre, et que l’on écoute tranquillement. Cela me rappelle les temps anciens ou les gens aisés se faisaient faire la lecture par d’autre. Je pensais que la lecture à haute voix et de plus sur CD était plutôt favorable aux déficients visuels ou autre. Je ne pensais pas que cela m’intéresserait plus que la curiosité de tester. Quel ne fut pas ma surprise quand je me suis pris totalement dans ce moyen de lecture ! En tout cas pour ce type d’écrit à savoir des correspondances.


Les acteurs pour ce CD sont peu connus, mais ils possèdent leur voix propre et identifiable. Je me suis imaginé immédiatement Alfred de Musset et Georges Sand en train d’écrire, de penser en écrivant leur lettre ou de les relire à haute voix. On se croit comme au théâtre assistant à l’intrigue de la pièce. J’ai vraiment été touché par ce moyen d’atteindre des lecteurs qui ne serait pas venu vers ce mode de lecture de premier abord. Et je conseille vivement d’autres lecteurs papiers classiques à se mettre au livre audio.


Les acteurs ne font pas que lire. Ils ont su réinterpréter les sentiments déclarés ou voilés dans les lettres par leur intonations, leur jeu d’acteur. Connaissant un peu le sujet sur Georges Sand, j’ai eu la chance de visiter sa maison de Nohant et donc de mieux m’immerger dans son œuvre de vie générale et automatiquement on s’intéresse à la vie personnelle. J’avais été un peu déçu car lors de la visite, la relation entre Musset et Sand était peu traité voire mis de côté par rapport aux autres grandes liaisons amicales ou amoureuses qu’a eu l’auteur avec notamment Chopin, Flaubert, Litz… Bien sur la relation entre Musset et Sand est populaire par certains écrits codés sulfureux qui ont toujours circulé. Mais c’est toujours mieux d’en connaitre un peu plus. Et c’est ce que retrace ce CD.


Les correspondances entre les deux amants ont été les plus prolifiques au début de leurs 2 vies littéraires et amoureuses. Elles se passent principalement pendant leur séparation où Georges Sand est à Venise avec son mari docteur italien, Pagelo. On ne sait pas exactement comment les deux amants se sont rencontré, mais il est clair que cela devait se passer. Aurore Dupin, dite Georges Sand, étaient une femme forte de caractère. La première de son temps et de son milieu à défier la misogynie littéraire européenne, mais aussi la première qui, malgré son pseudonyme masculin, était respectée et plébiscitée comme un auteur à part entière, l’égal d’un homme de son temps. Elle était respecté de beaucoup et des plus grands comme son contemporain, Victor Hugo. Alfred de Musset était connu comme le «poète maudit et sombre », homme des plaisirs et à femmes. Georges Sand était son ainé et son premier grand amour.


Ceci peut expliquer cela, car Georges n’aura de cesse de s’interroger sur la nature même de leur amour, oscillant entre amour maternel ou fraternel, et amour entre deux amants. Par ces lettres Alfred de Musset lui dévoile ses sentiments, lui offre ses plus beau vers, lui voue une passion profonde. Ses vers venant d’un homme sont magnifique à entendre et à écouter, plusieurs fois de-suite. Cela ne devrait jamais s’arrêter. Même pour un homme comme moi j’ai été touché. Il ya des exemples à suivre ! Ces mots sont empreint de douceur, de pudeur et de passion. Georges Sand est beaucoup plus timide quand à ses sentiments amoureux.


Leur histoire aura été marqué par la passion, le sentiment d’inceste, l’incompatibilité, la douceur. Georges réfrénant ses pulsions ou la réalité, entrainera Alfred de Musset dans une décente aux enfers que lui-même ne pourra pas se sortir même en étant conscient de son état. On peut s’imaginer aisément à sa place, ne pouvant réfréner sa passion pour une femme, même si il essaye de s’en persuader et même en voulant bien faire. L’amour d’une vie ne s’oublie pas comme ça. Ou je dirais plutôt ne peut pas s’oublier. Les aléas de la vie et leur caractères font que la passion se transformera en poison autant pour l’un que pour l’autre. L’un s’abime en voulant l’oublier, l’autre se rend coupable et n’accepte pas qu’elle puisse ressentir autre chose que de l’amour fraternel.


Hormis ces passions destructrices et la beauté des vers de Musset, j’ai été saisit par la dimension de réalisme qui se dégage de ces lettres. Les amants ne s’écrivaient pas des mots d’un romantisme à la façon Roméo et Juliette ou autre rêveries impossibles, mais des choses empreint de vécu, de concret, de simplicité de la vie, et pourtant tellement poétique.


Bref, j’ai plus qu’adoré ces textes, j’en été ému, surtout par les vers d’Alfred de Musset.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire