04/11/2011

Les hauts de Hurlevent

  
« Là où la terre est sauvage et le vent glacial, là où les pentes sont hostiles, les esprits peuvent devenir rudes, tenaces. »
Tel est l’ambiance dans laquelle vous êtes projeté dés le début. Ces contrées désertiques du Nord de l’Angleterre balayées par le vent, l’humidité et le temps changeant, où pourtant quelques familles s’accrochent à ce qui leur reste. Fier et défendant. Où presque rien ne se passe, mis à part les moutons qui broutent. Allez le croire ! En tout cas, dans l’imagination fertile de l’auteur, ces terres ont été témoins d’horribles tragédies familiales et intestines.

Deux personnages extérieurs font revivre à travers leurs paroles et leurs discussions, l’histoire maudite des familles Earnshaw et Linton. Maudite parce que le patriarche de la famille Earnshaw a eu la bonté d’adopter un enfant abandonné, le dénommé Heathcliff. Ce nom que lui a donné l’auteur, est très approprié à la tragédie puisqu’il veut dire littéralement « falaise de lande » ou « qui rend malade ». Et quel nom ! On ressent des les premières pages les sentiments violents qui existent entre les personnages présentés, et les tourments intérieurs de chaque personnage. En fait, en tout début du livre, on assiste au résultat de la presque fin de l’histoire, mais pas encore capitale et décisive. Et cela donne le ton général du livre.


L’idylle entre Catherine Earnshaw et Heathcliff (son frère adoptif) sera passionnée et maudite par l’incompréhension, la douleur et la haine que Heathcliff forgera durant ces années d’éducation auprès de son frère adoptif qui le méprisait et le jalousait. Comme beaucoup d’amour passionné en littérature, celui-ci n’as pas de limite dans le bien comme dans le mal. A partir du moment où Heathcliff résonnera comme ayant perdu son âme-sœur, son amour éternel, celui-ci nourrira sa haine et préparera sa vengeance qui se déroulera sur 2 générations.


Plusieurs articles sur le net témoignaient que ce livre à sa sortie avait provoqué un tôlé auprès de la population bien pensante anglaise de l’époque, comparé au roman de sa sœur Charlotte qui avait plus de succès et plus dans le politiquement correct. En replaçant le roman dans son contexte historique, je peux comprendre qu’il n’a pas laissé indifférent, voire provoquer des réactions de rejet et de dégout, même si la société anglaise était spéciale et atypique. Et même à l’heure actuelle, je peux comprendre que ce roman ne laisse pas indifférant.


L’histoire est remplie de sentiments violents, mais qui se manifestent également de façon brutale et rustre. Je ne suis pas resté insensible donc. J’ai même ressentit un mal-être très dérangeant, comme si vous étiez témoin d’une situation qui ne vous regarde pas et que en subissiez les conséquences. Ou encore, comme si vous veniez de voir un fantôme et qu’après vous restez tout chose. On ressent la lourdeur de l’ambiance, le poids de l’histoire, la douleur, et tous les autres sentiments négatifs. J’abrège car en écrivant, je ressens encore les prémices de cette ambiance. Et malheureusement pour moi, j’avais commencé ce livre à une mauvaise période de ma vie. Ne m’attendant pas à ce que je ressente autant de violence pour un livre, j’ai du m’arrêter pour reprendre la lecture plus tard quand cela irait mieux.


Pendant la lecture vous ressentez la noirceur, certes. Mais après la lecture, l’histoire ne vous quitte pas complètement. Ce n’est qu’à ce moment là que j’ai ressentit les effets retours. L’impression de ces âmes présentes pendant et après la lecture, cette douleur ! Mais en même temps, cette paix que les personnages retrouvent après le dénouement. Il n’y a pas de peur face à ces fantômes, mais juste la conscience qu’ils sont la et qu’ils le seront toujours. On ressent les mêmes sentiments que les personnages vivant restant à la fin du livre. C’est très étrange, quand on sait pertinemment que les personnages sont imaginaires. C’est là où est l’un des plus grands talent de l’auteur, hormis ses qualités de romancière, de conteuse et de scénariste. Transformer l’imaginaire en réel.


J’ai lu souvent dans des articles, que l’on avait qualifié l’auteur de vivre en autarcie sociale et n’avait jamais connu l’amour. Mais j’ai lu aussi d’autres articles mieux informés, ou surement plus perspicaces, comme quoi l’auteur, malgré son autarcie vivait avec ses sœurs, qu’elle se tenait informée du monde grâce aux journaux et sa famille. Et pour tordre le coup aux idées reçues je dirais que : ce n’est pas parce que l’on a pas vécu d’histoire d’amour que l’on ne peut pas ressentir ses effets bénéfiques ou néfastes.


La justesse et les sentiments exprimés dans ce roman, témoignent peut être d’un manque de l’auteur. Elle a voulu exprimer et prouver au monde qu’elle était tout aussi humaine que les autres, et même plus puisqu’elle a su exprimer l’idée générale que la violence est en chacun de nous. Que l’amour n’est pas seulement blanc, mais il est aussi noir ou gris. Et toute chose dans la vie a besoin de son contraire pour avoir une raison valable d‘exister.




B. A. d'une adaptation  avec les fameux Juliette Binoche et Ralph Fiennes
 

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