L'étrange vie de Nobody Owens, Neil Gaiman

Ce livre m'a attiré dès le début, de part son résumé sur un enfant orphelin élevé par des fantômes, que par sa couverture atypique. Tout y était pour piquer ma curiosité.

Dès le début, l'auteur nous met directement dans l'ambiance avec la fin du meurtre des parents, perpétré par le Jack, qui par son nom est rendu tout de suite familier, puis la fuite quasi hasardeuse et instinctive d'un enfant de un an.

Le ton de l'auteur est toujours subtil. On touche avec justesse et simplicité le peu de réponses que le narrateur veut nous dévoiler. Il est raconté juste ce qu'il faut pour la compréhension, et ainsi laisser libre court à l'imagination pour le reste.

On se prend de compassion pour ce jeune garçon qui grandit au milieu de cette famille atypique que sont les fantômes et autres créatures nocturnes. Sans qu'il le fasse exprès, ou simplement pour rendre service, Nobody va être entrainé dans des aventures au combien angoissantes et affreuses. Mais c'est quand même un livre pour jeunes, alors ce n'est pas un film d'horreur non plus. Mais l'auteur a la plume experte pour nous faire imaginer des choses avec le minimum de mots nécessaires. On voit aussi le talent de l'auteur à créer des personnages caractérisés et à les faire évoluer entre eux. Tout ceci entraine des rebondissements qui donnent une forte puissance narrative.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là pour autant. Hormis la quête de soi, découvrir qui en veut à la vie de Nobody et pourquoi, Bod devra apprendre à maîtriser les dons qu'il a reçu des morts du cimetière. Pour ne plus vivre caché, il devra dépasser ses peurs et affronter son destin face à une entité que l'on dirait investit de pouvoirs infernaux et subtils.

Bod sera aidé par des amis comme Silas son tuteur, un chien de dieu, une momie, et tous les fantômes et autres créatures du cimetières qui l'on prit en amitié. Mais au fait qui sont ils ? Pour Silas, malgré des descritions nombreuses, aucun nom de race n'est prononcé. Mais on devine très facilement.

On ne peut nier que Neil Gaiman est un ami de Tim Burton. Ils sont frères des mêmes mondes gothiques et baroques, mais à la fois tendre et émouvant et souvent joyeux. Cela m'a fait penser aussi qu'ils se sont inspiré de la philosophie mexicaine sur le statut des morts dans la société.

Un roman très émouvant du début à la fin. La fin dans la logique des choses pour le devenir de Nobody sera très porteuse d'espoir. Avec cette histoire on regarde le monde des morts, des entre-deux et des créatures nocturnes d'une autre façon. Le monde des vivants serait presque morne face à cela. Mais comme cela est si bien dit dans le livre ; le monde des morts est différent parce que ceux qui y sont, ont déjà vécu.