04/11/2011

Les lettres de mon moulin

Beaucoup de personnes de ma génération, moi y compris, on peut être étudié en partit à l’école ce recueil de contes. C’est avec enthousiasme que j’ai retrouvé cet auteur célèbre et populaire de ma région. C’est avec nostalgie que je me suis souvenu, que quand j’étais enfant, j’ai eu la chance de chanter en chorale avec un chanteur provençal, Guy Bonnet, lors de la création de son spectacle, concernant ce livre qu’il a interprété, dans des chansons, à sa manière. Je dois dire, en ré-écoutant les chansons que ses idées son proches d’Alphonse Daudet.

Un conseil, avant d’ouvrir le livre, mettez-vous en tenue pour bronzer, badigeonnez-vous de la crème solaire, et chaussez les lunettes de soleil. C’est plus qu’un rayon de soleil qui irradiera votre visage et votre esprit, c’est carrément tout le soleil de la Provence, les étendues de garrigues parsemées de thym, de lavande et d’autres herbes, la sieste sous l’ombre des oliviers avec pour berceuse les élytres des cigales qui chantent à vous en éclater les oreilles, les sources fraîches qui serpentent à travers les Alpilles, et les garennes et les moutons qui sautillent et folâtrent dans les plaines de la Crau. Ah bonne mère ! C’est toute cette Provence perdue dans nos temps modernes, reprise un peu dans le tourisme, et que l’auteur nous fait partager. C’était le temps des bonnes gens, du soleil, et de l’accent qui court sur les langues comme sur les mots. C’était le temps de Daudet, de Pagnol, et Frédéric Mistral, autres conteurs et poètes de leur temps respectif pas éloigné en temps, mais malheureusement trop éloigné de notre culture High-tech.


Que dire de plus sinon les contes que j’affectionne le mieux. Le plus beau et le plus attachant reste sans conteste, pour moi, le secret de « Maître Cornille ». La fierté d’un métier, d’un homme, et la remise en question des erreurs et la compassion de ses voisins. Que dire de plus, sinon que l’entraide et l’humanité m’ont fait larmoyer dans ce conte.

Les étoiles, autre conte sur la solitude des bergers et l’amour. Être attirée par une femme, et s’endormir avec elle au beau milieu des montagnes, sous les étoiles, par le concours du hasard ou des caprices du temps. Quoi de plus beau que la simplicité des choses et des sentiments dans cet univers stellaire !
La diligence de Beaucaire, où les gens sont de vraies commères entre eux ! Pas drôle pour tout le monde surtout pour celui qui fait l’objet des commérages. « Tais-toi, Rémouleur »
Le sous-préfet au champ qui se laisse aller à ses rêveries dans les sous-bois, alors qu’il est attendu.
La chèvre de Monsieur Seguin, innocente, qui rêve de liberté et d’espace, mais qui ne connaît pas le danger du loup : « et piei lou matin lou loup la mangé ! ».
L’élixir du Révérant Père Gaucher, si loin de ses occupations moniales. Au diable les prières, et bonjour à sa nouvelle amie le remède alcoolisé !
Le curé de Cucugnan qui dépérit fasse à sa paroisse qui se réduit, et s’inquiète pour les âmes de ses paroissiaux.
L’Arlésienne, qui n’a que faire d’une petite amourette d’un pauvre fermier éperdument amoureux.

Ah la la, Pécaïre ! Comme quelqu’un d’autre l’a dit : « Ce n’est pas parce que l’accent est joli que l’histoire est toujours belle ».

Peu de livre offre une telle bouffé de soleil, d’oxygène, d’odeurs, de senteurs, et de patois. Une célèbre région qui a perdu cette identité de fin du XIXeme et début du XXeme siècle, qui ne reste que sur les cartes postales et dans les fêtes régionales.

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