17/05/2011

De l'eau pour les éléphants



Inutile de vous dire que c’est l’adaptation du film qui m’a poussé, presque pressé, de lire le livre éponyme.  J’en avais vaguement et lointainement entendu parler. La libraire a finit de me donner l’eau à la bouche…. Pour le livre ! C’est avec un enthousiasme non dissimulé que je me suis plongé dans cette histoire pour voir que quoi il en retournait.

Quelle plongée ! Après quelques pages sur la situation du héros j’étais vite emporté, je dirais même happé par le train comme le héros. A partir de ce moment, on est en parallèle avec lui, on découvre, subit et vit ce qu’il va vivre. Le plus flagrant a été la découverte du monde de l’ombre du cirque de cette époque. Comme cela est très bien présent à l’esprit quand on lit : rappelons que c’est une période économique et sociale difficile durant les années 30, pour les états unis qui ont subit un crac boursier dû au pétrole. La vie devient hors de prix, les écarts sociaux se creusent et la misère s’installe. Malgré que les Etats-Unis soit le pays de la liberté et de l’espoir pour tout étranger qui s’y installe. On est dans cette optique là car les parents du héros sont des émigrés  polonais.

Revenons au cirque. Le hasard a fait que notre héros n’est pas tombé dans le plus reluisant des cirques. Conséquence de l’époque ou de ses directeurs, humains ou animaux sont traités comme des moins que rien, et subissent de plein fouet la crise. Malgré qu’il y ait des différences de traitement entre les ouvriers, les artistes et les animaux, aucun des statuts n’est à envier ! La fin sera toujours la même :  les rails pour certains ou …. pour les autres je vous laisse lire ou deviner !

Hormis ces conditions dures, Jacob le héros, fera des rencontres qui changeront sa vie. Notamment parmi les ouvriers et une artiste particulièrement. On découvre ici des personnages complexes  et profond. Je pense en premier à Walter le clown bourru mais qui aime les animaux, à Earl le « gorille » avec un cœur ou le magistral August, bipolaire qui peut susciter à la fois l’admiration et la terreur. Personnage que j’ai trouvé magnifiquement repris dans le film. Un personnage qui  a du sortir du livre et menacer les scénaristes pour qu’il ait plus d’importance que dans le livre. Et les scénaristes ont eu une très bonne idée de l’adapté comme ça. Dans le livre cela ne dérangeait pas qu’il soit le second du directeur, mais je pense que cela aurait fait défaut et alourdit le film.

J’ai aussi adoré la relation triangulaire qui se tisse entre Jacob, Marlène et les animaux, notamment l’inoubliable et touchante Rosie, l’éléphante, et le petit singe Bonobo oublié attaché à Jacob au début du livre. De part son intelligence Rosie est un personnage incontournable et qui sera le tournant révélateur et décisif pour nos héros.

Ce livre ne serait pas complet sans la bonne idée qu’a eu l’auteur de montrer la position et la condition humaine des personnes âgées, qui n’a pas beaucoup changée au niveau de l’image que l’on a parfois ou de l’idée que l’on s’en fait. On ressent une réelle émotion entre les récits du Jacob jeune mêlé à celui du Jacob vieux. On comprend aussi pourquoi les personnes âgées peuvent être encore pleines de vie. Tous simplement parce que grâce ou à cause de leur vie souvent dure qui leur ont forgé le caractère, ils sont plus conscients que nous (plus jeune) qu’ils sont « vivants » et compte encore en profiter. Ils dépassent leurs conditions physiques en esprit mais celle-ci les clouent au sol en leur donnant l’impression qu’ils ne sont plus que des choses inutiles et oublié par leur entourage. J’ai particulièrement été sensible à ce côté très juste qui n’a pas beaucoup changé de nos jours malgré tout ce qu'on fait pour les personnes âgées. Elles retrouvent une vielle amie de la vie longtemps oubliée mais qui revient souvent et implacablement à la fin, la solitude.

Pour finir, on se doute de la première fin, qui est sommairement raconté au début, et qui est l’une des raisons qui amène Jacob à se souvenir car il a été piqué par un autre vieux vantard de son foyer d’accueil. Mais pour ma part je ne me suis pas un seul instant douté de la fin ultime de Jacob. En y repensant j’en souris encore et j'ai les larmes aux yeux en même temps. Un sourire de la vie qui continue.

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