Dans le cadre de l’opération
« masse critique », je voudrais tout d’abord remercier le site
Babelio pour m’avoir choisit, l’éditeur « Le pré aux clercs » pour la
mise à disposition gratuite du livre et l’auteur « Estelle Faye »
pour avoir créer cette histoire.
Premières impressions à la
réception du livre. C’est un très bel
objet, une belle image de couverture, le papier de qualité. L’image me raconte
une jeune femme rousse au regard noir et menaçant, assaillit par de lourdes
pensées. Un fond d’image décrivant un château ou d’autres bâtiments à flanc de
falaise, elle-même rongée par une mer ou un océan déchainé. Tout cela
correspond de premier abord.
Je tourne les premières pages et
je découvre ceci :
« Nul ne sait quand les océans ont commencé à
monter. Il y a deux siècles, trois… davantage, sans doute. Avec la lenteur
obstinée d’une vieille tortue de mer, l’eau avale les îles et les côtes,
engloutit villes et campagnes. On raconte qu’à l’est, au-delà de l’Archipel de
Jade, il n’y a plus aucune terre, ni continent, ni récif. Que des flots.
D’aucuns prétendent
qu’un ancien blasphème a déclenché la Crue universelle. D’autres, que les
péchés des hommes ont provoqué la colère de Dieu. Cependant personne n’a pu, à
ce jour, arrêter la montée des mers. Et les dernières Terres attendent,
fatalistes, leur fin inexorable. Dans cent ans, peut-être moins, plus rien ne
subsistera du monde émergé. »
Wouahouu ! Je n’ai pas
attendu une seconde de plus pour plonger. Avec jeu de mot !
Je ne saurais comment vous
décrire l’histoire dans le sens classique du terme, puisque ce livre m’a fait
l’effet d’un ovni littéraire ou du moins, il sort du lot habituel des livres
Fantasy. Notez bien, c’est un livre unique, un avantage pour moi. On en
soupe un peu trop des trilogies systématiques.
Je peux dire qu’en gros on suit
différents personnages dans cette fin du monde, pour voir comment ils s’en
sortent. Chacun donne un sens à leur propre vie ou quelqu’un d’autre choisit
pour eux une autre vie.
Le début d’histoire qui nous est décrit raconte un monde,
se situant au niveau technologique, dans notre siècle des lumières. Les terres
sont assaillies par la montée des eaux inéluctable et continuelle depuis un
temps incertain. Les civilisations,
villes, hommes, faune et flore disparaissent sous les eaux. Parmi ce marasme de
fin du monde, la secte des Cendres à pris le dessus sur la pensée universelle,
mené par une idole : Marie des Cendres, une sans-mémoire mais à l’Aura et
à la puissance surhumaine, une détermination d’acier, dévastant tout sur son
passage. Face à cela on trouve un Docteur d’hôpital, Joad, sans mémoire aussi,
essayant de combattre comme il peut la folie ambiante. On nous présente un
autre homme sans mémoire, Julian, tatoué entièrement, erre et fuit à la recherche
de sa vérité, de son passé.
Ensuite l’histoire va s’axer sur
les différentes formes d’affrontement contre la secte des Cendres et les
résistants. Certains choisissent de se rallier aux cendres, convaincus ou
plutôt manipulés par d’autres. D’autres choisissent de se battre, sous
différentes formes, médecines, connaissances, moyens matériels et humains.
D’autres encore choisissent de fuir ou d’errer sans autre but que d’attendre la
fin.
Pendant la lecture j’ai adoré
être pris par la main et être incité à découvrir ce monde sur le déclin où des
merveilles disparaissent et une autre faune et flore aquatique et marine se
créée. L’auteur a beaucoup axé son monde sur le milieu marin pour créer un
univers hybride où l’eau transforme tout, les terres comme les créatures, les
hommes et les pensées. Un bestiaire fantasmagorique se met en place, du limule
préhistorique au Léviathan mythologique, en passant par l’anatife (pousse-pied)
tueur ou la murène intelligente.
L’auteur met en place ses
personnages, nous fait découvrir leur psychologie, leur passé, comment ils en
sont arrivés au stade de l’histoire actuelle. L’un des personnages le plus
développé est sans conteste Marie, la Lady des Cendres. Un personnage qui
devient noir dans l’âme, par diverses explications, avec une aura extrêmement
forte qui ne laisse personne indifférent, soumis ou non.
Il y a quelques petits
inconvénients qui m’ont chagriné.
Le but de l’historie et des
personnages se perdent un peu et se diluent dans le reste. A certains moments
on suit des personnages éphémères qui servent l’histoire, mais on ne sait pas
trop où ils vont ni ce qu’ils font là, tout comme par moment les personnages
principaux : Quel est le vrai but
de Joad ? de Julian ? de
Jester ? Bienheureusement on comprend tout cela à la fin, mais durant
l’histoire cela n’est pas toujours bien définit, et on se perd un peu dans les
situations.
Autre interrogation :
Pourquoi le personnage de Jester n’apparait qu’avant la fin de la seconde
partie ? Sans vous dévoiler l’intrigue, ce personnage est important.
J’aurais aimé une psychologie plus développée pour Jester, et un cernèrent de
l’histoire plus tenu pour tous les personnages « sans-mémoire ».
Tout se dévoile à la fin et en
peu de pages. De ce que j’en ai déduis, les choses se mettent en place au début
mais avec un manque d’appuis du cap pour la compréhension durant les pages, de
plus avec le manque d’un personnage. Puis les différents axes de l’histoire se
déroulent, différentes découvertes etc… Puis à la fin l’apparition de ce personnage
manquant, qui nous perd un peu plus. Et c’est ce dernier qui délivre toute la
vérité et clos l’histoire.
La troisième partie ma moins plu.
Je ne sais pas si c’est le fait que l’on fasse un bon dans le temps. Mais j’ai
ressentit une coupure trop forte à mon goût, qui n’allait pas avec le rythme du
livre.
Effet voulu ou non, je ne sais
pas. J’ai l’impression que l’auteur a voulu créer des effets qui sont pour
certains réussit (les différents personnages qui réagissent de différentes
manières) mais que cela a masqué ou agit négativement sur d’autres d’effets (le
but réel des personnages, de montée des eaux et le sauvetage du monde) pour ce
retrouver compulsé à la fin.
Hormis ces inconvénients,
l’histoire est plaisante et facile à lire. On suit avec avidité la
« destinée » de Marie des Cendres avec toujours un espoir de retour
du bon côté. On découvre avec un vif intérêt ce monde en déperdition rongé par
un nouveau monde marin fantasmagorique. Certaines régions de ce monde m’ont
fait penser au Tyrol en Autriche pour la partie à Vorastbourg et ses noms
montagneux à consonance germanique. Pour d’autres régions plus orientales, cela
m’a fait penser à l’Inde, Bali, les baies de Macao et de Hong Kong au temps des
pirates de notre histoire.
Une histoire qui se lie
facilement, mais une construction un peu inégale à mon goût. Je n’oublie pas
que c’est le premier roman de l’auteur. Ce livre est globalement réussit. De
part sa façon d’écrire l’auteur nous laisse présager d’autres puissances
littéraires Fantasy pour ses futurs romans. Et je dis d’avance bravo pour cela.
Avec cette histoire, et mon âme
écologique, je n’ai pu m’empêcher de tourner mes réflexions sur le futur de
notre monde actuel. L’histoire de ce livre et la nôtre qui se déroule sur notre
planète n’est finalement pas très éloignée. Notre terre se réchauffe à cause de
nos inconséquences du passé et du présent. Les glaciers fondent, les
scientifiques nous annoncent des montées des eaux, des disparitions de terre
(Bangladesh, Hollande…) dans le futur. Le climat change, se dérègle, la faune
et la flore s’en trouvent perturbées, et les hommes peut-être. Pourrait-il
exister une clé Fantasy dans notre monde pour arrêter tout ça ? comme dans
ce livre ? J’en doute.
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Je partage ton avis au sujet de Jester ; j'aurais aimé la voir apparaitre plus tôt au vu du rôle qu'elle a à jouer. Il aurait été intéressant d'en savoir plus sur elle, son histoire, ses identités... Quant à la troisième partie, c'est vrai qu'elle semble débuter bien rapidement et en rupture avec ce qui précède. Cela m'a fait un poil tiquer, mais comme au final, je me suis laissée totalement emportée par cette troisième partie, cela ne m'a pas tant génée que cela.
RépondreSupprimer(merci pour ton passage chez moi! J'en profite pour découvrir ton blog que je n'avais encore jamais croisé au fil de mes pérégrinations internetesques)
Je suis également du même avis concernant Jester... et j'ai eu aussi un peu de mal à comprendre par moment si Marie/l'Ombre... étaient bénéfiques ou non... je m'étais représenté ce personnage comme bénéfique mais anipulée et ça m'a surpris que ça change...
RépondreSupprimerPar moment en effet comme avec Sophie, les sans mémoire... je trouve dommage que l'auteur n'ait pas développé plus...
Le scénario m'a un peu dérangée par son originalité et son étrangeté mais ça m'a plu quand même de lire un livre différent pour une fois!
Merci pour cet article !
Sympathique article Jonathan. Je crois qu'on est du même avis. Si l'auteur passe par ici, elle sait ce qu'il lui reste à faire.
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